L’Abelhar, une histoire ancienne…

L’Abelhar correspondait jadis à un mâle châtré élevé à l’herbe sur un temps long, dénommé « mouton », et destiné à mener les grands troupeaux transhumants. La politique agricole d‘après-guerre poussant à l‘intensification, un engraissement rapide en bergerie à l‘aide de compléments, a permis l’obtention d’animaux plus jeunes pesant la moitié du poids vif d‘un mouton et ce quatre fois plus rapidement.

Si les dénominations « mouton » et « agneau » existent toujours sur les étals, la totale disparition des mâles châtrés dans les troupeaux ovins a conduit au remplacement des moutons par des brebis de réformes ou des béliers. Cette confusion entre des viandes tout à fait différentes a fait disparaître l‘image jadis vantée du mouton, spécialement du mouton languedocien.

Aujourd’hui, notre petit groupe d’éleveurs passionnés réinvente ce type de viande et les pratiques d’élevage associées.

“Les moutons gras de la plaine de Ganges en Languedoc, ſont d‘un prix bien ſupérieur à ceux de Riveral & de la Salanque, par le goût délicat qui e le mérite de leur chair & qui la fait rechercher comme un mets rare & exquis.“

Traité des bêtes à laine, 1770 (Carlier)